ÉTHIQUE
La pédagogie mise en œuvre dans notre CEC est une pédagogie émancipatrice et non-normative. Elle vise l’autonomie (des participants et des animateurs) et la liberté (de mouvement, d’imagination, de parole…). Elle est non-normative car, dans nos activités, aucune forme n’est postulée apriori ; la forme émerge progressivement de la mise en œuvre de l’énergie du groupe. Enfin cette pédagogie est éthique dans le sens de la formule de Hugo Van Hoffmannstahl : l’art est éthique avant d’être esthétique (in La lettre de Lord Chandos). Ce qui signifie pour nous dans ce cas précis que le processus de travail avec les personnes et l’attention donnée à leur parcours passe toujours avant le souci du résultat formel.
Nos ateliers et projets, de par leur public et les circonstances qui président à leur organisation ne sont donc jamais des ateliers « créatifs » en ce sens que l’apprentissage d’une technique, n’est jamais le nœud central de l’expérience. Les artistes professionnels, engagés dans la vie artistique qui dirigent nos ateliers confrontent les participants à différentes techniques liées aux arts de la scène et au mouvement et c’est le voyage à travers ces techniques qui amène les personnes (quelles qu’elles soient) à « grandir » artistiquement et humainement.
Nous prônons « l’élitisme pour tous » revendiqué par Jean Vilar lors de la création du Festival d’Avignon, qui amène les artistes à se dépasser. Les expériences et les recherches menées par Grotowski, Peter Brook, Jacques Lecoq ainsi que la formation suive par nos animateurs principaux avec Yoshi Oïda sont les repères qui guident notre démarche : « ce qui compte à travers chaque projet, chaque spectacle c’est de devenir « plus riche » pour la vie », cette phrase de Yoshi Oïda, entendue 100 fois au cours des stages et des expériences faites avec lui est le leitmotiv qui guide notre démarche. Pour la synthétiser, nous utilisons aujourd’hui le terme de « permathéâtre », calqué sur celui de permaculture.
- Ainsi,
- chaque personne a des ressources et talents.
- nous intègrons ce qui est là, afin que cela devienne une force.
- dans la permaculture, il n’y a pas de « mauvaises herbes » ; chaque variété a sa spécificité et sa place dans l’ensemble.
- chacun apprend plus de ses erreurs que de ses réussites.
- il n’y a pas d’erreurs mais seulement des expériences
- la forme n’est pas essentielle, c’est l’énergie qui l’anime qui compte.
- l’animateur a une responsabilité par rapport au type d’énergie qu’il « cultive » au sein de son atelier ; l’état dans lequel les participants quittent un atelier ou un projet socio-artistique fait partie du travail.